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  Crète minoenne   :|:   Analyse

Navires minoens (1)

Type navire oiseau
réf. : fr.28.2008 | 16 avril 2008 | par Francis Leveque
sceau | IIe - IIIe millénaire av. J.-C.
Crète ( Grèce )
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La figure de proue en forme d’oiseau a donné son nom à ce profil minoen fréquent

Le grand nombre de représentation de navires pendant plusieurs siècles en Crète minoenne peut être classé en 7 séries typologiques :
       - Type navire oiseau

Ce type de navire est appelé ainsi à cause la « figure de proue » qui rappelle également l’allure d’un oiseau.

La très grande majorité (35 sur 101 recensés par L. Basch) des sceaux minoens appartient ce type de navire. Or un sceau se devant d’être différent des sceaux existants afin d’identifier le propriétaire, les graveurs minoens, à force de variations, ont fini par perdre de vue l’image initiale. Celle-ci est assez difficile à reconstituer. Mais une analyse approfondie permet de dégager un ensemble de caractéristiques communes :

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Dessin
Navire de type ’oiseau’

- une coque plate et basse à une extrémité et se relevant à l’autre par une tonture très marquée
- une espèce de fleur à l’extrémité la plus haute, qui est en fait la représentation d’un oiseau aux ailes déployées
- deux ou trois pieux plantés verticalement sur le pont, avec un réseau de croisillons entre eux représentent une voile tendue entre les 2 ou 3 mats.
- un grand nombre de croissants posés cornes vers le haut au sommet et entre ces pieux (parfois 2 autres en bas)
- deux cordages partant du sommet du pieux le plus près de la fleure de lys et descendant en oblique sur le pont

Analyse approfondie

1. L’oiseau

Deux sceaux, l’un de la collection Kenna (A2), l’autre de la collection Metaxas (A15) représentent le mieux cette « figure de proue ». La branche centrale de la figure est greffée sur l’extrémité du navire, comme un oiseau aux ailes déployées et le bec vers le haut. Le petit modèle en terre cuite de Mallia se termine également par une figure d’oiseau à l’une de ses extrémités.

2. Les mats et les croisillons

Il serait tentant de voir dans les croisillons entre les mats un filets de pêche comme il est représenté sur quelques dessins du XIXe siècle. Mais il s’agit en fait de vraies voiles qui ne sont pas suspendues à une vergue mais tendues entre des mats verticaux. L’affaissement systématique entre les mats montre bien le poids de ces voiles.

L. Basch recense encore l’utilisation de ce type de gréement à travers le monde jusque de nos jours. Ce système est donc universel. Il est encore parfois utilisé en Méditerranée au Ier siècle et surprend Pline l’Ancien lorsqu’il décrit "le pêcheur d’Afrique qui suspend sa voile de façon erronée entre les mats" (Pline, XVI, 70 : "... et in mari piscator Africus, praepostero more vela intra malos suspendens.").


Bibliographie :

  • L. Basch, Le musée imaginaire de la marine antique (MIMA), Institut hellénique pour la préservation de la tradition nautique, Athènes , 1987, p.107-114
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