Rome Républicaine
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Document
Denier de la cohorte speculatorum de Marc Antoine

monnaies | 3e quart du Ier siècle av. J.-C.
Péloponnèse ( Grèce )
Monnaie de bronze de 18 mm de diamètre, pesant 3,56 g.
Nom de l’atelier : Patrae(?) en Achaïe
Date : 32 av. J.-C.
Avers :
ANT. AVG. III. VIR. R. P. C.
Traduction : “Antonius Augurus Triumviri Rei Publicæ Constituandae”, (Marc Antoine, augure, triumvir pour la restauration de la République)
Description : Galère à droite, cercle perlé autour
Revers :
CHORTIS SPECVLATRORVM
Traduction : “cohortis speculatorum”, les cohortes des éclaireurs
Description : trois étendards navals composés de 2 couronnes, d’un disque et d’une proue
Three standards, each decorated with two wreaths and prow ; around, inscription. Border of dots.
Commentaire :
Parmi toutes les monnaies qui montrent chacune de ses légions, Marc Antoine a fait également émettre un denier pour les speculatores. Ils étaient les courriers des légions chargés de porter les dépêches. On en comptait 10 par légion mais ils formaient également une des cohortes prétoriennes au service d’un général, spécialisée dans l’observation et la reconnaissance. On a ici la représentation de cette cohorte au service de Marc Antoine.
Ils apparaissent pour la première fois pendant la guerre sociale. Ils sont chargés de protéger les consuls, un général ou un détachement protégeant le commandant du camp. Après sa victoire, Auguste réunit toutes les cohortes du prétoire sous le commandement d’un préfet à Rome.
Ce denier appartient à une série que Marc Antoine avait fait frapper aux noms de vingt-trois légions, aux cohortes prétoriennes et à cette cohorte speculatorum. Les frappes pour les six dernières légions (de 24 à 30) n’ont jamais été vues (si elles existent).
La frappe a pu être réalisée soit dans le quartier général d’hiver de Marc Antoine à Patras (Grèce), soit par les ateliers monétaires itinérants qui suivaient le déplacement des troupes.
Le navire de guerre de l’avers est quasiment identique à toute la série. Il est figuré complet vers la droite. Il s’agit peut-être du navire amiral d’Antoine, un 5.
De la coque sortent 11 rames figurées par un simple trait. Une 12e rame vers l’avant sort de la coque entre les deux préceintes ce qui démontre qu’elle disposait de 2 rangs de rames.
Au sommet de chaque rame un petit disque forme une série en surépaisseur de la préceinte haute ; il s’agit des sabords de nage. La préceinte se prolonge vers la proue jusqu’à un proembolon en forme de tête de loup et vers la poupe jusqu’à l’aplustre. Les autres disques sur les préceintes, devant les rames, n’ont pas d’explication précises.
Les rames masquent la préceinte basse qui sert de support à l’éperon. Elle se situe peu au dessus de la quille et elle s’incline légèrement à l’avant. L’éperon de ce navire est un un éperon trident à 3 lames.
La proue est une arme de combat dotée de l’éperon trident et du proembolon. Elle est surmontée d’un faux-stolos à volute qui sert de protection au pont et à l’abri de proue qui est surmonté d’un étendard.
La poupe s’élance vers l’arrière par une courbure légère. Elle se termine par un aplustre à 4 branches fixées sous un disque. Un abri sur le pont à la poupe fait la symétrie avec celui de la proue. Sur d’autres exemplaires ces abris sont absents. Le gouvernail semble fixé à un gros globule sur son axe vertical.
Sur le pont, entre les deux abris, on distingue 5 globules qui représentent la tête de passagers ou des marins.
A l’avant un mâtereau oblique porte des enseignes composées de 2 rubans, de 6 ou 7 disques sur le mât et d’un objet indéterminé.
Les proues de navire de guerre sur le revers sont fixées sur la haste de chacune des trois enseignes. Au dessus on reconnait deux couronnes, une barre horizontale portée par un bras à chaque extrémité, et un cercle au dessus de la couronne basse. Ce sont les seules enseignes de la série des légions à présentés ce type d’enseignes.
Bibliographie :






