Monde grec
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Les navires du poignard de Dorak

objets divers | Début du XXVe siècle av. J.-C.
Troade ( Turquie )
L’authenticité de la découverte de Dorak est mise en doute par de nombreux spécialistes. Le contenu de l’ensemble des découverte de Dorak dérange. En cas de confirmation de l’intérêt pour l’histoire de la marine antique, que peut-on en tirer ?
Des fouilles clandestines menées à Dorak, près de Tarse en Turquie, entre 1919 et 1922, pendant la guerre gréco-turque, dans deux tombes royales du 3e millénaire, ont été plubliées en 1959 par l’archéologue britannique James Mellaart, membre de l’Institut Britannique d’Ankara.
Les objets découverts, ignorés jusque là, étaient aussi riches que divers : statuettes de déesse, bracelets et bijoux, sceptres en marbre, en lapis-lazuli, en obsidienne et en ambre, ainsi qu’une douzaine d’épées. Une feuille d’or qui avait dû recouvrir un trône en bois portait des hiéroglyphes évoquant le pharaon Sahouré (Ve dynastie, 2487-2473 av. J.-C.).
Parfois présentée comme un faux à causes de certaines bizarreries (les innovations surprenantes), l’épée, dont J. Mellaart assure l’authenticité, est plus certainement un vrai, selon L. Basch, aussi surprenant que les peintures de Théra dont l’authenticité ne peut être mise en doute, notamment grace à l’homogénéité de style des navires.
L’épée présentée ici, gravées de navires sur ses deux faces, n’avait jamais été publiée avec ses deux files ensemble avant la publication de L. Basch.
La présence d’une flotte aux types multiples et déjà bien diversifiée sur une épée d’apparat est de nature à faire croire à l’orgueil d’un dynaste confiant dans la force de sa marine et, par conséquent, à l’existence d’une flotte importante et organisée dans la région de Troie au IIIe millénaire av. J.-C. Son importance fut suffisamment considérable pour que les objets de la tombe côtoient un trône de fabrication égyptienne, arrivé là par don, échange ou pillage.
Cela recoupe l’impression donnée par les fouilles de Troie I (3000-2500 av. J.-C.), proche des cultures insulaires de Lesbos et Lemnos, de la Thrace, La Macédoine, la Grèce et les Cyclades. Il n’est donc pas impossible qu’à l’époque de Troie II (vers 2500-2200) ait existé une force maritime importante en Troade.
Les navires ici représentés appartiennent tous, avec des variations de taille, au type cycladique à éperon, et se distinguent nettement des navires du type de Syros.
Dix navires sont pourvus d’une structure à l’arrière, peut-être une cabine comme celles des navires plus récents de la fresque d’Akrotiri. Mais tous comportent une rame-gouvernail (qu’on ne trouve jamais sur les navires de Syros). Sept navires portent un mat et cinq ont une voile oblongue (alors que la voile est absente des navires cycladiques). Les rames sont peu nombreuses sur chaque embarcation, mais la présence de sabords sur certains navires interdit la confusion avec des pagaies, mais surprend car les constructeurs navals de la Mer Egée, aux époques plus tardives, ont généralement préféré le tolet comme point d’appui des rames.
Cinq navires sont pourvus d’un matereau à l’avant, à l’usage indéterminé. Au dessus des sabords de certains bâtiments apparaissent des ronds qui pourraient représenter l’équipage ou une série de boucliers. Un oculus, un oeil magique situé sur la proue, sur certains navires, n’a d’équivalent qu’un modèle d’époque Mycénienne (XIV-XIIIe siècle) découvert à Phylacopi, sur l’île de Milo.
Bibliographie :







