Occident pré-Romain
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Analyse
Les modèles nuragiques de Sardaigne

modèle | 2e quart du Ier millénaire av. J.-C.
Sardaigne ( Italie )
Ex-voto ou lampes à huile en milieu religieux ces modèles de barques expriment l’aspect symbolique des barques et de l’environnement animalier des Sardes.
La culture nuragique s’est étendue en Sardaigne et en Corse du sud dès l’âge du Bronze, vers le XVIIIe siècle av. J.-C. jusqu’à l’occupation romaine. Son nom provient de son monument le plus caractéristique : le nuraghe, une tour ronde mégalithique en forme de cône tronqué.
A cette époque il semble que plusieurs cultures cohabitent dans l’île et que des influences, étrusques, ibériques et puniques se fassent sentir. Les grecs ont longtemps été repoussé de toute installation, hormis à Olbia sur la côte nord-est, ce qui n’a pas empêché de fortes relations commerciales. Une hypothèse fait des Sardes nuragiques et des Étrusques des peuples de même origine venus d’Asie Mineure.
Un article de Sergio Frau sur La Repubblica du 01/01/2010 explique de façon détaillée les rapports qu’il dut y avoir entre les Sardes et les métallurgistes étrusques à partir des barques votives et des « askos » (petits vases de forme particulière) sardes trouvés à Vetulonia et dans d’autres villes étrusques et fait l’hypothèse que de nombreux sardes avaient dû venir s’installer en Étrurie dès le IXe siècle av. J.C.
Les Sardes ne se sont pas révélés un peuple de marins. A la période nuragique ils possédaient surement des bateaux qu’ils utilisaient pour la pêche et le commerce de cabotage. Les grands bateaux de commerce étaient étrangers.
Les nombreux modèles réduits de bateaux en bronze ont été retrouvés dans les puits sacrés. La documentation sarde ne manque donc pas pour cette période. A. Göttlicher a recensé 63 modèles de navires dont une partie est exposée au musée archéologique de Cagliari. Mais cette série est très stéréotypée et son réalisme est rare.
Il faut cependant souligner, au dessus du bastingage, la présence d’une fargue de toile similaire aux représentations d’Akrotiri ou à un modèle chypriote. Un modèle découvert à Crotone, cité grecque, présente une fargue différente : peut-être la représentation d’une grand cabine. Ce type de production s’est donc exporté en Etrurie et dans les cités grecques de l’Italie du sud.
La plupart des modèles montrent, à une extrémité, une tête d’animal avec des cornes, généralement d’un cerf ou d’un taureau à la proue, sans qu’on ne puisse affirmer qu’il s’agisse de la proue ou de la poupe. Beaucoup sont aussi pourvus d’un système d’attache pour être suspendus. On imagine que ces petits bateaux étaient utilisés pour éclairer, en particulier les temples à puits. Ce seraient alors des lampes de culte ou des ex-voto.
Bibliographie :


