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Le modèle de galère au musée de Sparte

réf. : fr.1517.2016 | 23 juin 2016 | par Francis Leveque
sculpture | 1ère moitié du IIIe siècle av. J.-C.
Sparte, Péloponnèse ( Grèce )
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Le bateau et son socle ont pu servir de base à une statue destinée à célébrer un personnage qui s’était illustré dans la carrière navale.

En 1969 L. Basch publiait une étude inédite de trois modèles en marbre conservés au musée de Sparte.
Ce modèle, en marbre gris, est brisé en deux morceaux, actuellement rassemblés : la poupe (n°4069 de l’inventaire du Musée) et le reste du bâtiment (n° 4391). Il est posé sur une socle parallélépipédique en marbre sur lequel il est fixé au moyen d’une forte tige métallique entièrement dissimulée à l’intérieur du navire.
L’ensemble a été découvert, d’après l’inventaire du Musée, à une date non précisée, sur l’acropole de Sparte, peut-être à proximité de l’église Saint-Nicon. Il est incomplet et comporte des brisures.

Dimensions du modèle :
- longueur : 104 cm
- largeur : 27 cm
Dimensions du socle :
- longueur : 161 cm
- largeur : 63 cm

Le socle comporte un léger exhaussement dont la surface est piquetée de façon à représenter la mer. Il est décoré, sur l’une de ses faces latérales, d’un Atlas et, sur l’autre, d’une Victoire, qui ont permis à L. Basch de dater l’ensemble du monument de la première moitié du IIIe s. ap. J.-C.

Le navire a été réalisé avec soin. Son auteur a montré une galère réelle en réduction : aucun des éléments essentiels d’une galère d’époque romaine ne manque mais ils sont traités « de façon brutalement schématique, sans aucun souci de détail. [...] les proportions mutuelles des parties n’ont pas été respectées. L’ensemble y gagne en monumentalité, mais sa valeur documentaire est évidemment réduite. Cependant, précisément grâce à ce schématisme, il n’est peut-être pas de représentation de navire antique supérieure au point de vue didactique, chacun des éléments principaux étant souligné et mis en valeur. » (L. Basch).

La coque

La coque présente une courbure régulière de l’aphlaston à la pointe de l’éperon. Les deux larges bandes horizontales F et G (fig. 1) représentent respectivement la préceinte haute et la préceinte basse. Cette dernière indique la ligne de flottaison et se termine à la proue par l’éperon C, l’autre est un renfort à hauteur du pont et se termine à la proue par le proembolon B.
La quille est visible sur toute sa longueur car le bateau est complet et il repose entièrement sur le socle, la quille n’est pas incluse dans le socle.

La caisse de rames

Au-dessus de la préceinte supérieure, la zone E, encadrée par deux listons, représente la caisse de rames. Elle n’est pas plus large que la préceinte F qu’elle surmonte, ce qui est techniquement inconcevable. Cette partie aurait dû dépasser pour servir de support aux rames, lesquelles devaient sortir par des sabords de nage absents de toute représentation. La faible épaisseur de cette caisse de rames fait penser qu’il s’agit là de la représentation d’un navire à un seul rang de rames.
La caisse de rames se termine, à l’avant, par les épotides K qui, en raison de leur position, pouvaient servir de bossoirs. A l’arrière de la caisse de rames, une projection H s’en détache. Elle représente très probablement, de façon très schématisée, le point d’attache du gouvernail.

Le pont

Il est représenté par une bande étroite (D) au dessus de la caisse de rames. La partie centrale du pont comporte deux zones de destruction qui peuvent avoir servi de base à deux statues posées dessus ou à une seule ayant deux points d’appui.

L’éperon

L’éperon se compose de 3 lames horizontales superposées qui permettent de pénétrer dans la coque du bateau ennemi. Ces éperons trifides disparaissent à la fin du Ier s. ap. J.-C.
Une coiffe métallique couvre l’éperon. Elle épouse étroitement les formes de la coque, y compris celles de la quille.

Datation

Sur le seul critère de style de l’éperon il faudrait dater le modèle au plus tard de la première moitié du premier s. ap. J.-C. Or le style du socle indique une date bien postérieure. Pour L. Basch, le modèle serait une copie, parfois simplifiée, d’un original déjà ancien. Le modèle peut aussi avoir été déplacé et fixé ensuite sur le socle du IIIe s. ap. J.-C. .

                 

Bibliographie :

  • L. Basch, Trois modèles de navire en marbre au Musée de Sparte , in L Antiquité classique, vol. 38-2 , 1969
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